Le repos strict au lit à l'hôpital

Pourquoi est-il important de rester allongé lorsqu'un AVC est suspecté ?

Il parait dérisoire a priori de rester allongé, d'autant plus lorsque les symptômes présentés initialement ont régressé. On se sent bien, revenu à la normale. On est passé par les urgences, on a été examiné, plus aucune manifestation évidente sur le plan neurologique. L'adoption de la très seyante chemise d'hôpital, la mise à jeun, la pose de la perfusion, on se dit qu'on a déjà été suffisamment compliant pour accéder au statut de "patient" et qu'on pourrait garder la mobilité pour pouvoir aller se rendre aux toilettes de façon autonome...

Sauf que...

Sauf que si c'est un AIT, un caillot sanguin a bloqué transitoirement la circulation sanguine, que celle-ci s'est rétablie mais qu'on ne connait rien du devenir de ce caillot sanguin. S'est-il dissous spontanément ? S'est-il déplacé ? S'est-il fragmenté et logé ailleurs ?

Sauf que s'il s'agit d'une dissection carotidienne, un afflux de sang lié à la position debout peut décrocher également un caillot qui ira éventuellement boucher une artère cérébrale (et constituer un tableau d'AVC).

Les variations de la pression artérielle liées aux changements de position (allongé, assis, debout…) peuvent donc avoir une incidence désastreuse en aigu de l'AVC.

Dans tous les cas, le repos au lit - même s'il paraît pénible à maintenir - est indispensable en phase aiguë, tant que l'on ne sait pas ce qu'il s'est passé (AIT, AVC, dissection carotidienne…) et il doit parfois être maintenu plus longuement, pour des raisons médicales.

Bref, c'est pénible, mais c'est important de s'y astreindre.

En général, la position verticale n'est pas recommandée, mais plutôt une inclinaison de 30°. Cette inclinaison est optimale : assez horizontale pour que la pression artérielle irrigue le cerveau, assez verticale pour éviter les fausses routes.