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Comme après toute blessure cérébrale (traumatisme crânien, tumeur, lésions liées à des maladies telles que le diabète ou l'alcoolisme chronique…), une activité électrique anormale peut-être observée après un AVC.

Les neurones du cerveau communiquent les uns avec les autres par des messages électriques (potentiels d'action libérant des substances chimiques permettant la transmission des informations d'un neurone à l'autre par les synapses).

Le risque épileptique après un AVC

Parfois et sans qu'on puisse en déterminer le déclencheur exact, l'activité électrique des neurones s'affole, libérant de façon anarchique les neurotransmetteurs dans les synapses excitatrices des neurones en aval. Les crises d'épilepsie sont la conséquence de ces messages électriques anarchiques : des neurones commandant en particulier les mouvements moteurs vont s'exciter abusivement, déclencher des crises épileptiques s'accompagnant de secousses du corps parfois violentes, les mouvements tonico-cloniques. Ces mouvements violents et la crise épileptique se calment généralement en quelques secondes ou minutes (souvent 2 ou 3 minutes).

La gravité des crises épileptiques varie selon la localisation et l'étendue des zones du cerveau hyperexcitées.

Parfois il s'agit de simples absences : la personne fait comme un arrêt sur image, ne réagit plus bien qu'elle reste consciente. Elle revient à elle-même quelques secondes ou minutes ensuite.

Parfois aussi, il s'agit de crises très fortes, qui ne se résolvent pas seules et un traitement médicamenteux est nécessaire pour calmer la crise.

http://i.f1g.fr/media/ext/493x662/www.lefigaro.fr/medias/2010/03/01/df0a8438-252b-11df-8b9c-9277522f0547.jpg

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Quel est le risque pour les personnes ayant fait un AVC de présenter une crise épileptique ?

En moyenne, 1 patient ayant présenté un AVC sur 10 présente des phénomènes épileptiques ; on distingue des crises précoces (dans les quelques jours après l'AVC) et les crises intervenant plus tardivement (mais en général dans l'année suivant l'AVC). Ce risque est à entendre "sa vie durant" après l'AVC… sachant que le risque s'estompe avec les années qui passent et est surtout très important dans les suites immédiates d'un AVC. La plupart des crises épileptiques se passent dans les jours qui suivent l'AVC si elles doivent intervenir chez un patient.

Rappelons quand même que le risque de survenue d'une crise sera augmenté de façon très importante en cas de consommation d'alcool, de toxiques, de certains médicaments antidépresseurs et anxiolytiques…

La zone touchée par la crise d'épilepsie va généralement jouxter celle de l'AVC : c'est là que l'activité épileptique anormale des neurones va débuter, avec des symptômes proches de ceux de l'AVC (majoration ou réitération du trouble moteur, du trouble du langage, du trouble visuel…).

L'inquiétude d'une personne ayant un antécédent d'AVC lors d'une crise d'épilepsie, c'est la récidive de l'AVC. Les manifestations de la crise épileptique peuvent mimer les signes initiaux de l'AVC. La différence, c'est que les manifestations de la crise d'épilepsie vont être brèves. Des examens complémentaires seront néanmoins nécessaires afin de vérifier qu'il n'y a pas de nouveaux symptômes liés à une atteinte vasculaire (AIT ou AVC).

 

https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=epilepsie-pm-symptomes-de-l-epilepsie

Que faire en cas de crise épileptique chez une personne ayant un antécédent d'AVC ?

Tout d'abord, garder son calme, la crise - même si elle est très impressionnante - va souvent se résoudre toute seule. La personne va peut être émettre des sons gutturaux, se mordre la langue ou perdre ses urines… Il n'est pas besoin a priori d'intervenir, juste de s'assurer que la personne respire bien.

Il est important par contre de protéger la personne en éloignant les objets contre lesquels elle peut se cogner, en glissant sous sa tête un coussin/un vêtement ou en la mettant en position latérale de sécurité après que les mouvements saccadés s'il y en a se soient calmés. On peut également le temps qu'elle reprenne conscience mettre sa tête légèrement en arrière afin de faciliter sa respiration.

Message de la protection civile sur la PLS : position latérale de sécurité (source : https://www.youtube.com/watch?v=Eak9JO1zO2U)

Comme pour toute situation d'urgence, il est important d'appeler les secours (centre 15) dès que la personne a été mise en sécurité de son environnement et même si la crise n'est pas encore terminée (le centre 15 pourra ainsi permettre une médication rapide si la crise ne s'arrête pas seule).

Si quelqu'un est témoin de la crise, il est utile de noter les circonstances de son début (stimulations visuelles intenses ? fatigue ? alcoolisation ? prise de médicaments psychotropes ?), le temps qu'elle a duré, les premiers signes présentés...

Après une crise d'épilepsie, la personne peut être un peu confuse, dire des bêtises, ne pas se rappeler des événements récents. Cela ne dure que quelques instants ou minutes ; si ces symptômes persistent et même si la personne fait régulièrement des crises, encore une fois il est important d'appeler le centre 15 qui conseillera sur la marche à suivre.

Quand tout sera rentré dans l'ordre, la personne qui a fait une crise peut être fatiguée, souffrir des muscles (les contractions musculaires sont parfois intenses). La situation rentre dans l'ordre dans les jours suivants.

Concernant l'information des personnes présentant un AVC, il faut être prudent dans la recherche d'informations sur internet au sujet de l'épilepsie. Les films, les documents concernent le plus souvent des personnes atteintes de la maladie épileptique ; après un AVC, les crises d'épilepsie ne sont pas du tout systématiques. Un traitement sera proposé si la personne a eu des manifestations épileptiques en aigu de son AVC ou si elle fait à distance de l'AVC une première crise d'épilepsie médicalement identifiée.

Les traitements anti-épileptiques déclenchent comme la plupart des médicaments des effets secondaires ; il n'est pas nécessaire ou utile d'être traité si l'on n'en a pas médicalement besoin, on ne traite pas en préventif. C'est l'histoire des troubles et les contre-indications de chaque personne (selon sa santé antérieure) qui orienteront ou non le médecin vers une prescription de médicaments anti-épileptiques.

Bibliographie plutôt médicale (et qui date un peu)

http://www.regifax.fr/journaux/pdf/7/N020605.pdf

http://association.gens.free.fr/NEUROLOGIA/Revues%20Neuro%20Articles/EPILEPSIE%20&%20PERTES%20CONNASSANCE/$epilepsie%20vasculaire.pdf

Tag(s) : #3 Prise en charge aigue, #4 Prévention, #5 Séquelles possibles de l'AVC
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